De Notre-Dame des Landes à Sivens : pour la démocratie directe

Dans le cadre d’un papier consacré aux « zadistes », la Charente Libre m’a interrogé sur ce que révèle cette confrontation radicale répétée autour de grands projets d’infrastructures publics, ressentis parfois comme une agression par de nombreux citoyens préoccupés par des enjeux environnementaux et culturels différents de la puissance publique locale. Extraits.

«Nous sommes dans une impasse politique Il faut en sortir. Les scènes de violence sont insupportables et nuisent la cause de ceux qui prétendent la défendre, d’ailleurs. Mais il y a aussi la violence politique de décisions  technocratiques, administratives imposées d’en haut, pas compréhensibles et mal acceptées. On parle de concertation, mais il n’y en a pas de réelle: c’est quoi la concertation autour de ces grands projets? Le plus souvent c’est un bureau d’information dans lequel est consultable un document pour initiés, écrit dans un langage administratif. Je crois que le juge de paix, ce sont les gens, tout simplement. C’est pourquoi je défends les référendums locaux. Le référendum décisionnel local est d’ailleurs prévus par la constitution depuis la réforme du 28 mars 2003.

D’une certaine façon, on voit que le système politique de la Ve République est à bout de souffle. Un pouvoir exécutif qui délibère très peu en haut et qui associe très peu en bas. A la faveur de cette grave crise, il peut y avoir une formidable occasion de réinventer notre culture politique. À l’échelle nationale, la démocratie représentative est certes, pour des questions de taille du pays, la plus intelligente, mais elle ne peut plus fonctionner qu’avec une réelle séparation et contradiction des pouvoirs et une stricte interdiction de cumul des mandats. À l’échelle locale, le recours à la démocratie directe pour de nombreux projets se pose avec force: à Sivens comme ailleurs, il faut un référendum. Demandons aux citoyens de ce bassin de vie s’ils veulent ou non du barrage. Avec un débat éclairé il n‘y a aucune raison que la démocratie, cette dispute organisée, n’en sorte pas renforcée. Il ne s’agit pas de populisme. Il s’agit d’avoir confiance en le peuple citoyen, souverain, en notre intelligence politique collective.»

Propos recueillis par Julien Prigent.

Retrouvez aussi l’article sur le site de la Charente libre


Publié

Dans

par

Tags: