A l’occasion du festival du film francophone d’Angoulême, signature d’un accord entre la France et le Québec

A la veille de mon déplacement au Canada, où je conduis une délégation de la mission d’information parlementaire sur la francophonie (dont je suis le rapporteur), avait lieu le Festival du film francophone d’Angoulême. Voici un article publié dans Sud Ouest le 26 août 2013 :

En marge du Festival du film francophone d’Angoulême (FFA) se tenait, samedi midi, une rencontre officielle entre la France et le Québec à l’hôtel de la préfecture de Charente. Parmi la liste des invités, on trouvait le maire d’Angoulême Philippe Lavaud, le nouveau préfet Salvador Pérez et les délégués du FFA Dominique Besnehard, Marie-France Brière et Patrick Mardikian, entre autres.

Yamina Benguigui, ministre déléguée chargée de la Francophonie, et Maka Kotto, ministre de la Culture et des communications du Québec, étaient là pour signer « une déclaration d’intention ». Autrement dit, un accord entérinant le fait que les deux parties discuteront en vue d’une éventuelle collaboration. Pas grand-chose en somme. Pendant son discours officiel, la ministre française n’a quasiment pas levé les yeux de sa feuille, comme si elle découvrait le sujet. Elle adoptera d’ailleurs la même attitude pour répondre aux questions des journalistes, telle une élève qui n’aurait pas eu le temps de réviser sa leçon.

Hommage au FFA

Deux axes principaux sont ressortis des mots de l’ancienne réalisatrice. D’abord, l’amélioration des échanges, notamment sur le plan culturel, entre le Québec (qu’elle a qualifié de « pays ») et la France. « Nous devons renforcer notre réflexion stratégique commune, dans cette période de grands bouleversements technologiques, où le numérique transforme complètement la diffusion mais aussi la création artistique et culturelle », a-t-elle affirmé en évoquant « les profondes racines communes entre Français et Québécois ». Elle a également rendu hommage au FFA, « qui œuvre pour que la francophonie soit cet espace riche de la différence de l’autre, et à ses inlassables militants d’un cinéma ouvert, anticonformiste, car c’est bien grâce à eux que des réalisateurs issus de la diversité ont pu sortir visibles d’un parcours semé d’embûches et de préjugés ».

« Il faut des actes concrets »

À en croire Pouria Amirshahi, député socialiste de la 9e circonscription des Français d’Afrique du Nord et de l’Ouest, « il y a depuis trop longtemps en France une absence de stratégie concernant la francophonie ».

Présent samedi, il reconnaît « qu’en plus des déclarations d’intention, il faut maintenant qu’il y ait des actes concrets ». Celui qui est également secrétaire national du Parti socialiste à la Francophonie estime toutefois que « cet accord va dans la bonne direction. Il est primordial de relancer le processus, de resserrer les relations culturelles et économiques entre les pays francophones du monde entier. »

Le processus a donc été relancé, timidement. Dominique Besnehard a profité de l’occasion pour remercier le cabinet de Yamina Benguigui « pour les subventions » et pour offrir à Maka Kotto « L’Histoire du Canada français », de Léon Lemonnier. Au moment de parapher le contrat, la ministre française a signé au mauvais endroit. Qu’importe, l’important était de redonner un semblant d’élan aux relations avec le Québec. Pour le concret, prière de repasser.

Retrouvez l’article sur le site internet de Sud Ouest
Par Dan Perez / Photo : Maka Kotta, ministre de la Culture du Québec, et son « amie » Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie. (photo c. levain)