Suite à un article publié sur Mediapart à propos de l’éventuelle création d’une commission d’enquête parlementaire consacrée à l’assassinat de Thomas Sankara, je tenais à clarifier ma position. Mes propos tels que repris dans l’article sont exacts et je ne les conteste pas. Cependant, la manière dont cet entretien oral a été rapporté ne permet pas de saisir l’ensemble de mon argumentaire. Je vous propose de le reprendre succinctement ici.
Les mérites de Thomas Sankara lors de son passage à la tête de l’État burkinabé sont connus : alphabétisation, vaccination, autosuffisance alimentaire, etc. Lorsque j’évoque une tentation pour la violence, je ne parle pas de lutte politique qui, quelquefois, peut y avoir recours face à des dictatures ou à l’oppression. Je me référais simplement aux groupes se réclamant de Sankara et qui, selon certains témoignages, se comportaient parfois comme des milices ou des bandes vivant du racket des populations civiles.
Concernant plus précisément la commission d’enquête parlementaire, je ne suis pas opposé à son principe, d’autant plus que les circonstances de l’assassinat de Thomas Sankara sont loin d’être élucidées. Je désire simplement que soient portés à notre connaissance des éléments préalables avant de prendre la décision, lourde, de nous ingérer dans les affaires burkinabè.
Enfin, je veux profiter de ce message pour réaffirmer mon soutien aux exigences légitimes de la société civile et de l’opposition démocratique burkinabè, jusque-là trop peu entendues.