Sans entrer dans le détail des démarches judiciaires en cours, le Parti socialiste tient à condamner avec la plus grande fermeté les dérives inquiétantes qui émaillent la procédure depuis le début : perquisitions avec caméras embarquées, conférence de presse de la Ministre de l’Intérieur alors même que les perquisitions ne sont pas terminées, diffusion quotidienne sur le Net de pièces exclusives du dossier d’instruction, etc.
Le soupçon de manœuvre visant à faire peur à l’opinion pèse sur le gouvernement.
La justice d’exception qui s’est déployée sous nos yeux (garde à vue de 96 heures, sans avocat pendant 72 heures) justifie toutes les oppositions de la Gauche et des associations de défense des Droits de l’Homme en 2004.
Aujourd’hui, deux personnes sont encore incarcérées, au mépris du respect le plus élémentaire de la présomption d’innocence. Yldune Lévy et Julien Coupat présentent par ailleurs toutes les garanties de représentations légales en cas de libération sous contrôle judiciaire, comme l’a indiqué l’ordonnance du juge des libertés le 19 décembre; enfin, ce dernier peut parfaitement être assorti le cas échéant, de restrictions particulières (confiscation des passeports par exemple).
L’entêtement du parquet qui a choisi la procédure, elle aussi exceptionnelle, du référé-détention, pour maintenir Julien Coupat en prison, montre à quel point le préjugé vaut jugement dans l’esprit du gouvernement.
Rien aujourd’hui ne justifie le maintien de leur mise en détention. Comment d’ailleurs le justifier au lendemain de la découverte de bâtons de dynamite dans une galerie marchande parisienne, que la ministre de l’Intérieur n’a même pas mis sur le compte d’acte ou même d’intention terroriste?
Mardi 16 décembre 2008, Pouria Amirshahi, secrétaire national aux Droits de l’Homme, avait déjà rencontré les avocats des deux derniers détenus dans “l’affaire de Tarnac”. Le Parti socialiste affirme publiquement sa solidarité avec les familles des deux détenus dans leur volonté de voir respecter leur droit essentiel à être défendus dans la dignité et dans le respect des principes qui fondent notre Etat de Droit.
Communiqué de Pouria Amirshahi, secrétaire national aux droits de l’Homme