Développement: le renforcement des Etats inscrit dans la loi

A l’issu d’un double examen en Commission des Affaires étrangères et séance plénière, le texte du projet de loi d’orientation et de programmation de notre Aide publique au Développement, présenté par le Ministre délégué Pascal Canfin, a été adopté.

Très attendu par les acteurs de la solidarité internationale et la société civile, ce vote marque un moment important de l’histoire parlementaire française. Premier texte du genre de la Ve République, il ouvre la possibilité pour le Parlement de se saisir d’un domaine jusque-là exclusivement réservé à l’exécutif. C’est une avancée importante pour les parlementaires engagés sur cet enjeu.

Lors des débats, j’ai défendu plusieurs amendements dont certains on été adoptés, notamment en Commission pour ceux relatifs à la Francophonie. Ces derniers visaient à renforcer la dimension francophone de notre politique d’aide au développement. Il convenait en effet de mettre en cohérence ces deux enjeux.

À l’heure où la diplomatie d’influence joue un rôle prépondérant, des pays ont pris conscience du vecteur linguistique dans l’affirmation de leur puissance tandis que d’autres ont compris leur intérêt à s’unir autour de la langue.

Mon amendement, adopté en séance, entendait quant à lui faire du soutien aux structures étatiques une priorité de notre politique d’aide au développement. Cette question est essentielle et devait être évoquée explicitement dans la loi.

À deux reprises en 2013, les forces armées françaises sont intervenues suite la grande faiblesse ou à l’effondrement de structures étatiques: au Mali puis en Centrafrique. La France, via sa politique d’aide au développement et de solidarité internationale, doit contribuer à la réaffirmation de la légitimité de la puissance publique, dans ses dimensions les plus concrètes (santé, éducation, sécurité).