Après trois semaines de bombardements intenses, l’armée syrienne reprend les zones d’Alep tenues par les rebelles depuis 2012.Cette nuit, les forces pro-régime ont ainsi pris le contrôle de la totalité de la Vieille ville.
Nous sommes témoins d’un crime contre l’humanité à l’encontre de civils, victimes d’une guerre qui dure depuis cinq longues années. Des récits d’Aleppins, à quelques minutes de la mort, des testaments de pères et de mères priant pour leurs enfants.
Je n’étais pas d’accord avec les « frappes punitives » que voulait en 2013 François Hollande contre Bachar Al Assad, parce qu’il ne passait ni par l’ONU, ni par le Parlement, ce que devrait faire toute démocratie. Britanniques et Étasuniens l’ont fait. Mais la France a raison d’interpeller sans cesse le Conseil de sécurité de l’ONU devant les massacres en Syrie. Ceux d’Alep, organisés méthodiquement par le régime de Bachar Al Assad avec la complicité des Russes ou ceux commis par Daesh ou les « rebelles » qui empêchent parfois volontairement les civils de fuir. Il est temps que la diplomatie des États s’impose à la guerre après tant de tièdes déclarations, d’appels à la compassion et de tergiversations. L’ONU démontre une triste impuissance.
C’est pourquoi je crois qu’il est urgent d’exiger et d’obtenir un cessez-le-feu afin d’entamer des négociations sans préalable en incluant l’ensemble des acteurs, sauf à prendre le risque d’un embrasement généralisé dans tous les pays de la région sans exception. L’impasse meurtrière dans laquelle est bloquée la Syrie sera peut-être surmontée par une solution politique et une stratégie géopolitique commune. Pendant ces négociations -qui pour être fructueuses devront prendre le temps nécessaire, un corridor humanitaire devra être mis en place pour secourir les populations civiles. La diplomatie doit mettre au cœur de ses objectifs l’humain, sans quoi elle est vaine.