Le verdict à l’encontre des 3 activistes féministes européennes est donc tombé, lourd en ses termes comme dans la peine prononcée. En effet, si les Femen ont porté atteinte à l’ordre public, pourquoi d’autres militants obscurantistes, menaçant la liberté de très nombreux citoyens – liberté de conscience autant que vestimentaire – sont-ils laissés libres de tout activisme ?
La Raison, autant que l’esprit d’apaisement, auraient pu conduire à adopter une autre approche, permettant aux Femen de rentrer dans leur pays. Je demande aux autorités tunisiennes de veiller à leurs conditions de détention. Je m’entretiendrai demain avec le gouvernement français pour envisager toutes les démarches qui pourraient leur être utiles.
Mais, ce qui est surtout en jeu derrière cette décision, c’est le sort qui sera réservé à Amina. Car c’est bien elle – et son geste sur Facebook – qui constitue le véritable enjeu de cet épisode médiatico-judiciaire.
La Tunisie traverse une épreuve de plus : à quelque semaines de l’adoption de la Constitution, la question est aussi de savoir si en démocratie, Amina ne mérite pas la protection plutôt que la condamnation. Comme de nombreuses associations de la société civile tunisienne , je crois que cette question mérite d’être posée.