Arabie saoudite : une politique étrangère sans boussole ni morale

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Nayef, a été reçu à l’Elysée et décoré de la légion d’honneur vendredi par le Président de la République François Hollande.

Il est irresponsable et inadmissible de décorer de la plus haute distinction française un représentant de l’Arabie saoudite, pays tristement célèbre pour son manque de respect à l’égard des droits humains et ses liens étroits avec certains groupes radicaux du djihadisme armé.

Le Président, tel un apprenti sorcier, nous met en danger en décorant l’Arabie saoudite qui, frappant au Yémen et tentant de construire une coalition contre le Hezbollah –ce qu’heureusement la Tunisie a refusé-, attise les tensions et alimente la guerre sanglante des religions.

Le pouvoir encourage une nation qui est l’inspiratrice d’un dogme obscurantiste, le wahhabisme, le même que Daesh qui se propage dangereusement dans le monde musulman en détruisant des courants pluriséculaires de l’islam tel que le malékisme ou le soufisme qui prônent souvent un dialogue interculturel et interreligieux.

Le déni du pouvoir à l’égard de ce pays est inquiétant et grave : on décore cette théocratie, on lui livre des armes, alors que le rôle de la France est de retrouver le chemin des portes d’un Orient apaisé en favorisant la paix et le dialogue régional.