Lundi 5 novembre, s’est tenue à Abant-Bolu (Turquie), la commission des Affaires économiques et financières, des Affaires sociales et de l’Éducation de l’AP-UPM. J’y représentais l’Assemblée nationale.
Brefs rappels
C’est dans la Déclaration commune du Sommet de Paris pour la Méditerranée – le 13 juillet 2008 – présidence française de l’UE – qu’est inscrite l’Assemblée parlementaire euro-méditerranéenne comme « expression parlementaire légitime du processus de Barcelone ».
Cette assemblée est dotée d’un président – à l’heure actuelle Martin Schultz –, d’un bureau et de commissions, au nombre de quatre. Sa prochaine réunion plénière est prévue pour mars 2013.
Compte-rendu
La commission, présidée par le député turc Ali Ercoskun, a abordé deux thématiques : convergences économiques et mobilités. Malgré une insistance – un peu trop appuyée – de nos amis turcs pour vanter les capacités d’accueil des investisseurs étrangers dans leur pays, quelques sujets sortent du lot :
– Les pays du Sud plaident pour un libre échange avec l’Union européenne. Pour ma part, j’ai plutôt insisté sur l’idée de l’élaboration de stratégies industrielles communes, par secteurs et filières, en favorisant une approche de« multilocalisation », à l’instar de la stratégie adoptée par l’Allemagne et les pays d’Europe centrale et de l’Est suite à la chute du mur de Berlin.
– La filière qui apparait, par consensus, comme la plus prometteuse est celle de l’énergie, et des énergies renouvelables en particulier.
– La question des investissements a été centrale, et en particulier le rôle que doivent prendre la BERD (2,5 milliards d’euros pour l’investissement dans les secteurs publics et privés) et la BEI (4 milliard d’euros + prêts supplémentaires jusqu’à 1 milliard d’euros) dans l’espace méditerranéen – même si les deux structures doivent clarifier leurs missions.
– Je suis intervenu pour plaider pour une mobilité facilitée des personnes, et en particulier pour les étudiants, les chefs d’entreprises, les scientifiques, les chercheurs, etc. L’idée a été reprise, mais soulève des difficultés par rapport à l’espace Schengen et à ce qui apparait comme une crispation sécuritaire de l’Europe.
– L’occupation israélienne en Palestine et le conflit israélo-palestinien restent un verrou à une vraie ambition méditerranéenne. Il est à noter que la délégation israélienne n’était pas présente cette fois, mais que leur participation ne pose pas de souci particulier. Les deux délégations en profitent même parfois pour échanger…
Bilan : mitigé. Le nombre de participants était trop réduit pour cette session. Le format « colloque » est peu propice à un travail parlementaire concret, surtout sur une seule journée de rencontre.
Aspect positif : ce fut un cadre, trop rare et à privilégier, de rencontre entre Sud et Nord. J’ai profité de cette occasion pour des avoir échanges plus approfondis avec les parlementaires algériens, marocains, tunisiens qui étaient présents – cela fera l’objet d’une note spécifique.