Au Conseil européen, le plurilinguisme doit s’affirmer

A l’occasion de la journée internationale de la Francophonie, le président de la République François Hollande a prononcé un discours au siège de l’OIF. L’engagement du gouvernement en faveur d’une approche positive et assumée du français dans la mondialisation doit trouver toute son sens à l’occasion du conseil européen qui se réunit aujourd’hui et demain à Bruxelles. 

Les sujets abordés sont d’une importance capitale pour les européens : la politique industrielle d’une part et la crise ukrainienne d’autre part. La compréhension par les citoyens des enjeux autant que des décisions prises est une question démocratique qui ne saurait être reléguée au second plan de la question européenne. C’est la citoyenneté européenne qui est bafouée, alors qu’elle suppose que soit garanti à tous les ressortissants communautaires un droit égal d’accès à l’information communautaire. Comment adhérer à ce que l’on ne comprend même pas ? C’est pourquoi les institutions européennes doivent respecter leurs obligations et que les travaux doivent pouvoir être menés dans les langues nationales et donc être assurés de traductions.

Surtout, rien ne peut justifier qu’à l’issue du Sommet, le texte des conclusions ne soit disponible que dans une langue comme c’est trop souvent le cas, et qu’il faille attendre plusieurs heures voire plusieurs jours parfois avant que les versions dans les autres langues officielles soient disponibles. La présidence de la commission ne saurait privilégier une langue plutôt qu’une autre, en particulier dans sa communication auprès des agences de presses, des médias et des journalistes. C’est pourquoi je demande en amont des communications officielles que les conclusions du conseil européen soient rendues publiques en même temps dans les 3 langues au moins (anglais, français et allemand). C’est cette simultanéité qui garantira le plurilinguisme et empêchera la standardisation linguistique  de l’Union Européenne.