J’ai participé au Grand Journal hier soir sur Canal Plus. A mes côtés, sur le plateau : Jean d’Ormesson puis Lionel Tardy de l’UMP.
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“Il faut assumer ses convictions. Quand j’ai vu Manuel Valls dimanche, je lui ai dit que voter l’investiture ne pouvait pas valoir un vote pour le pacte de responsabilité sur lequel il a pourtant déclaré “j’engage ma responsabilité, celle de mon gouvernement.” Il le fait parce que c’est la feuille de route du Président de la République. C’est sa logique. Mais je voudrais rappeler que dans une démocratie moderne, le Parlement duquel le gouvernement procède, a son mot à dire.
Et dire qu’on va mener une politique qui va coûter 80 milliards d’euros, soit 4% de PIB, ça a des impacts. Je veux juste qu’on puisse en débattre. Si on me dit que voter la confiance, c’est admettre une orientation que je suis en droit de contester, et bien je ne fais pas de procès d’intention à Manuel Valls mais je ne fais pas non plus de chèque en blanc, j’essaie d’être exigeant. C’est une abstention qui se veut exigeante et que j’assume.
J’ai bien sûr hésité. Ce n’est pas un geste anodin.
Je crains qu’une politique qui s’articule autour de l’étouffement budgétaire au moment-même où il faudrait investir dans la transition énergétique, dans les salaires, dans la reconversion de nos entreprises, et bien ça ne marche pas. Il n’y a pas beaucoup de pays qui s’en sortent sans avoir un peu relâcher la bride. On peut au moins essayer de trouver des marges de manoeuvre. Parce qu’à la fin, de quoi s’agit-il : de la vie des gens.
On a en France mis en oeuvre la séparation des pouvoirs. Il y a des décisions importantes qui nous tombent d’en haut. Or le Parlement est dessaisi de ce moment essentiel qui consiste à en débattre. Alors on peut dire “vous le saviez c’est la 5ème République”. Mais on peut dire aussi qu’en tant que députés, nous sommes dépositaires de la souveraineté. Je demande juste de pouvoir en débattre.
Je pense qu’il faut aussi veiller à ne pas oublier qu’on procède d’un camp qui porte des valeurs, un sens, des engagements. François Hollande a été élu par des millions de gens qui souhaitaient le changement et une réorientation. Le fait de leur avoir dit “Venez au rendez-vous de 2012″. Ils sont venus. Et ont eu le sentiment qu’on a pris un autre chemin. Et bien ces mêmes électeurs n’ont pas changé d’avis depuis. Ils ne sont pas venus en 2014. Tenons en compte pour réorienter les choses. ”