C’est en mairie, avec les élus et les associations mais aussi les élèves, que j’ai choisi de me rendre pour commémorer l’Armistice : dans les mairies de Paris Centre (3ème) et du 10ème. Le rendez-vous traditionnel a ceci de risqué qu’on s’habitue à des cérémonies sans saveur, dont la mémoire est parfois mal dite et si lointaine qu’elle en devient absconse.. Le nombre de morts, les raisons et les conséquences – dont certaines actuelles – sont-elles encore présentes dans notre conscience civique ? Commémorer l’Armistice, ce n’est pas célébrer une victoire, mais se souvenir d’une boucherie dont Jean Jaurès avait dénoncé les causes et les effets : un capitalisme vorace conjugué à des Etats-Nations en compétition absolue. Une déchéance politique humaine. Quelles leçons, dans ce XXIème siècle déjà marqué par un puissant retour des nationalismes xénophobes, de la multiplication des guerres et d’explosion du commerce des armes ? L’agression russe en Ukraine et l’extermination en cours des Palestiniens de Gaza sous les ordres de B. Netanyahou sont parmi les illustrations les plus flagrantes de la modernité, hélas, du combat de Jaurès.
A plus d’un siècle de distance nos mondes ne sont pas comparables, mais les constantes parlent : course à l’accumulation, stratégies d’accaparement des terres (et de l’eau et de l’espace), réactivation des stratégies d’alliances.
C’est pourquoi l’implication des maires, dans toutes les communes de France au pied des monuments aux morts est si importante. Alexandra Cordebard, maire du Xème a officié dans le hall de la Mairie avec les anciens combattants. Étaient du mire également présents la Croix-Rouge, les Pompiers, les gardiens de la paix. A tous les corps républicains, la Mairie du 3ème (aujourd’hui Paris-Centre) associe les écoles et a choisi, pour cela, de célébrer l’Armistice au lendemain du jour férié, pour que les élèves soient présents, de la primaire au lycée. belle initiative du maire Ariel Weil.
