Il y a 63 ans, l’Histoire de France concluait une guerre et en commençait une autre. Le jour même de la victoire face à l’Allemagne nazie, la France tirait sur les foules d’Algériens, notamment à Sétif et Guelma, pour conserver son « droit » à dominer d’autres peuples.
Les Algériens, comme des millions d’Africains, avaient pourtant contribué à la Libération, et donc à l’honneur, de la République française, notamment par des milliers de soldats envoyés au front ou encore par l’établissement à Alger de la capitale de la France libre.
Dans le même temps, récompensant les efforts des Allies contre les fascismes, la capitulation des nazis donna aux résistances nationales – et en particulier à la résistance française – le droit d’espérer un monde meilleur. Un monde fondé sur le Droit international, respectueux des peuples et se bâtissant sur l’idée, pleinement française, de l’universalité des Droits de l’Homme.
Jamais la France ne vit autant ses idées révolutionnaires et républicaines triompher, pendant qu’une part d’elle-même les reniait dans le sang du colonialisme.
Honorons la défaite des fascismes européens. N’oublions pas les massacres de Sétif et Guelma en Algérie. Au nom, précisément, des idéaux de 1789 et de 1945.