Discours de Bamako : le Droit et la Démocratie doivent maintenant primer sur la Force et l’Obscurantisme

Au terme de cette première phase des opérations militaires au Mali, il était essentiel de mettre l’avenir du Mali et de la relation franco-malienne en perspective. Au fracas des armes doivent succéder la politique, les élections et une autre politique de développement. Il s’agissait aussi pour François Hollande de tenir un discours de cohérence après ceux prononcés à Dakar et à Kinshasa, pour tracer la voie d’une autre relation française à l’Afrique.

L’appel à la concorde nationale prononcé par le président par Intérim Dioucounda Traoré était une condition indispensable à l’apaisement des esprits. De la même façon, il était indispensable de tenir un discours ferme et intransigeant à l’endroit des comportements violents de certains soldats de l’armée malienne.

En annonçant que le présence française ne se justifie pas militairement au-delà du délai nécessaire au déploiement des armées de la MISMA, François Hollande inscrit quant à lui résolument l’intervention française dans la perspective d’une nouvelle politique. Tourner véritablement le dos à la Françafrique implique désormais une autre vision, qui promeut la coopération et le partage, se fonde sur le respect et refuse la corruption autant que le reniement des droits fondamentaux.

En organisant des élections avant le 31 juillet prochain, ce sont les Maliens eux-mêmes qui donneront le coup d’envoi de leur nouvelle démocratie. Les parlementaires socialistes seront aux côtés de toutes les forces démocratiques et républicaines du Mali pour accompagner la société civile dans cette formidable transition démocratique.

Il reste que tout doit être fait pour mettre en œuvre une autre politique de développement car celle menée depuis tant d’années a conduit à de graves échecs. Le plus important d’entre eux étant l’aggravation de la pauvreté, le délitement des États, la complaisance avec des régimes confiscatoires et, conséquemment, la progression de l’intégrisme et de la violence religieuse. C’est ainsi, et non par le seul affrontement militaire, que les peuples du Sahel vaincront l’obscurantisme.

Communiqué de
Bruno Leroux
Président du Groupe SRC
Pouria Amirshahi
Député des Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest
Secrétaire de la Commission des Affaires étrangères
Secrétaire national du Parti socialiste aux transitions démocratiques et à la Francophonie