Daniel Goossens est né en 1954. Voilà sans doute un moment qu’il avait choisi sa date de naissance (selon la légende, seule sa mère était dans la confidence…), la même année où paraît aux États-Unis l’ouvrage de Fredric Wertham intitulé Seduction of the Innocent, véritable brûlot anti-comics dans lequel la bande dessinée est désignée comme la principale cause de dégénérescence d’une jeunesse poussée au crime et à la violence. L’affaire est sérieuse ! et le jeune Daniel le sait déjà, qui prépare activement sa brillante carrière d’illustrateur raisonnable et pudique pour l’éducation morale de la jeunesse.
Son premier album, Le messie est revenu, paru en 1979, renoue ainsi avec les nécessités d’une éducation morale et pieuse par le dessin. Son engagement pour les bonnes mœurs de la jeunesse ne fera jamais défaut et le jeune homme, qui fait ses débuts dans la revue Pilote, ne manquera jamais une occasion de rappeler sa rectitude morale. Son album phare,L’Encyclopédie des bébés, paru en 1987 chez Audie (éditeur de Fluide Glacial, auquel il collabore depuis 1977) est une ode à la bonne éducation et au rôle irremplaçable de l’éducation familiale.
Toute sa vie a été marquée par l’approfondissement des préceptes de Fredric Wertham ; l’hommage permanent au maître psychiatre ne pouvait que naturellement le conduire à œuvrer dans le revue Le Petit Psikopat illustré (ancêtre de l’actuel Psikopat).
A travers deux articles, neuvième art 2.0 vous propose de découvrir l’une des mille facettes du créateur :
Georges et Louis sont dans un bureau, par Thierry Groensteen
Daniel dans la fosse aux romans, par Vincent Baudoux.