Après Kinshasa, ce sera Dakar, capitale du Sénégal, qui abritera en novembre prochain le Sommet de la francophonie. Cette manifestation qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement francophones sera l’occasion de présenter le plan d’action 2015-2018 de l’Organisation internationale de la francophonie. D’ici là, un rapport intitulé «Pour une ambition francophone» a été remis, ce mercredi 12 février, au président de l’Assemblée nationale. Les propositions qu’il contient se veulent pragmatiques et concrètes pour un renouveau de la francophonie.
« La langue française est un enjeu qui relève directement de notre intérêt national », c’est l’un des constats que font les députés français dans le rapport « Pour une ambition francophone ».
Ils relèvent également que le français est une langue désirée – encore faut-il en avoir conscience – et, si on veut promettre à cette langue un avenir, il faut que les francophones du monde entier s’accordent sur une stratégie internationale.
En tout cas, pour le député Pouria Amirshahi – auteur du rapport – le contexte mondial est porteur d’un possible renouveau pour la francophonie ou bien de son effacement progressif.
« On ne peut pas simplement décréter, comme on le fait trop souvent, que la francophonie, en 2050, ira bien parce qu’il y aura beaucoup de francophones dans le monde du fait de la démographie en Afrique. Dans le même temps où il y a une grosse démographie africaine, importante en développement, il y a aussi un système éducatif qui s’écroule. Ce n’est évidemment pas du tout une chance pour la francophonie mais une menace », a expliqué Pouria Amirshahi.
Pour la présidente de la commission des Affaires étrangères, Elisabeth Guigou, il faut déjà que les Français s’intéressent à leur langue et la parlent.
« On a la chance d’avoir énormément de pays francophones mais ce serait bien aussi que nos responsables aient à cœur de toujours parler français lorsqu’ils sont dans des rencontres officielles. J’appelle, en particulier, l’attention de nos hommes d’affaires, de nos ministres sur l’impératif absolu de parler notre langue, ce qui n’empêche pas – au contraire – qu’on apprenne les langues étrangères », a estimé, pour sa part, Elisabeth Guigou.
L’une des ambitions de ce rapport, c’est de mettre en place un visa francophone afin de faciliter les déplacements. Pour les auteurs du rapport, en effet, les problèmes récurrents pour la délivrance des visas nuisent à la francophonie et éloignent les talents.
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Propos recueillis par Caroline Paré