Ce mardi 13 octobre, je me suis rendu aux « haltes soins addictions » (HSA) du 10ème arrondissement de Paris, avec mes collègues Anne Souyris (sénatrice Les Écologistes de Paris), Emmanuel Grégoire et Anna Pic (Députés socialistes) et Anne-Claire Boux (Adjointe à la Maire de Paris).
Le 31 décembre 2025, la phase d’expérimentation du dispositif HSA qui offre un cadre sécurisé aux usagers de drogues les plus précaires, arrive à son terme. Il est essentiel de prolonger cette expérimentation, si ce n’est de la pérenniser et de déployer de nouvelles structures sur le territoire national. Cela fait dix ans que ces structures existent en France et leurs impacts positifs ont été solidement documentés notamment par l’INSERM et l’IGA-IGAS.

Anciennement appelées « Salle de Consommation à Moindre Risque » (SCMR), les objectifs de ces structures sont pluriels.
Le but premier est évidemment de réduire les risques de décès d’usagers par surdose, d’infections et d’autres complications liées à la consommation de drogues grâce à un environnement sécurisé et propre. Une équipe pluridisciplinaire est présente sur place à cette fin : infirmiers, médecins, éducateurs, assistants sociaux…
Les HSA permettent d’accompagner les consommateurs dans un processus de substitution ou de sevrage. A l’échelle locale, les équipes effectuent un suivi social des usagers et en créant ce lien, un parcours de soin peut commencer.
64 % : c’est le pourcentage d’usagers accueillis en 2023 par la HSA qui n’avaient aucun suivi médical ou social pour leur addiction.
L’accueil des usagers permet aussi d’établir des tendances dans la consommation de drogue en France. Par exemple, le HSA a constaté une augmentation de la consommation de cocaïne, qui s’élevait à moins de 10% à son ouverture il y a 10 ans et aujourd’hui s’élève à 36%.

Les HSA améliorent l’accès aux droits et aux services sociaux des usagers, dans le but de restaurer leur dignité. En 2023, c’est 3 500 consultations de soins et sociales quin ont été réalisées en son sein. Ce système de prévention génère par ailleurs des économies pour notre système de santé.
Enfin, les HSA existent pour réduire les nuisances dans l’espace public, notamment liées à la présence de seringues abandonnées sur le sol qui ont été divisées par trois depuis leur ouverture. En moyenne, 194 consommations de drogues sont évitées chaque jour grâce à ce dispositif. Le personnel de santé du HSA est clair : fermer le centre reviendrait à revenir à une multiplication des scènes de drogue ouvertes à Paris.
Cet outil dont l’efficacité sanitaire et sociale est désormais prouvée ne doit pas disparaître. Son expérimentation arrivant à terme en 2025, il est essentiel que le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 intègre explicitement la question du financement et de la pérennisation des HSA.
C’est pourquoi j’ai décidé d’interpeller la Ministre de la Santé, Stéphanie Rist, pour rappeler la nécessité d’un tel dispositif et insister sur sa pérennisation.
