J’ai participé aujourd’hui au rassemblement annuel en hommage aux « morts de la prison » dont presque personne ne parle jamais.
Sept fois plus de suicides en prison que dans le reste du pays. Sans compter les morts assassinés, ou malades. Les dispositifs de « prévention du suicide » (isolement, pyjamas en papier…) n’y changent pas grand chose, car il s’agit avant tout de stratégies d’empêchement. Le malheur reste et la première cause en est la surpopulation carcérale. Elle-même prend source dans une politique toujours plus répressive, les dernières lois de surenchères sécuritaires et pénales l’ont montré. 78 000 personnes « sous écrou » (68000 incarcérées) pour 58000 places (souvent vétustes d’ailleurs). Et dire que certains s’engagent à construire plus de places encore…
Il faut pourtant le dire : la prison n’est pas la solution mais un des problèmes car elle est le lieu du vice, de la violence et de la récidive. La logique vengeresque qui préside à la politique pénale est absurde et inhumaine : on rajoute de l’indignité par des conditions de détention très dangereuses de surcroît alors que la peine, la seule légitime, réside dans la privation de liberté, ce qui est déjà en soi une décision de justice grave. Ce qu’il convient de faire c’est de renforcer les dispositifs de probation et d’insertion, de recruter des personnels pour l’accompagnement des prisonniers jusqu’à la sortie, et de développer les peines alternatives à l’enfermement chaque fois que c’est possible.
Merci au Genepi, au Secours catholique, à l’OIP, à l’association David et Jonathan », à l’Arapej et à toutes les associations qui œuvrent dans un esprit de solidarité, de bonté.
Je suis fier d’avoir parrainé cette édition 2017.