La Digue

La Digue. Chroniques lapidaires (6)

Une dépêche de l’AFP annonce le coup supplémentaire que le régime trumpiste inflige à la démocratie états-unienne : la Cour suprême vient de réduire le pouvoir des juges à annuler ou censurer des décisions de l’exécutif.

Concrètement, Donald Trump peut faire ce qu’il veut. Le néofascisme avance.

Le principal intéressé ne s’y est pas trompé, en reconduisant “une grande victoire”. L’agenda “Project 2025” peut donc se déployer sans obstacle juridique.

Grosse alerte.

J’en parle à Michelle Goldberg, chroniqueuse au New York Times qui documente son pays chaque jour.

J’écoute, on apprend. Michelle Goldberg se désole du retour d’une pratique fasciste bien connue, la destruction du principe de réalité, la négation des faits. Bref, du triomphe du relativisme trumpiste, du cynisme et de la crédulité.

Elle nous dit également la différence entre Trump I et II : en 2016, il gagne par le jeu institutionnel des swing states ; en 2024, il est implanté dans la tête d’une majorité d’américains, convaincus par le nationalisme de MAGA.

Politiquement, il profite de la crise des deux camps.

À droite, s’il y a encore une tradition républicaine old-school, les parlementaires sont cependant tous le doigt sur la couture du pantalon. Eux aussi, la peur les gouverne.

À gauche, la suite est incertaine entre un bloc progressiste autour de la nouvelle génération (AOC, Mamdani…) et celui de « la gauche qui ne fait rien », qui représente chacun environ la moitié des troupes au Parlement. Or la question sera de battre Trump tous ensemble.

Comme un miroir de nous-mêmes.