La Digue. Notes lapidaires (1)

J1 : l’arrivée aux États-Unis ne pose aucune difficulté. Mais toute la durée du vol fut tourmentée : quelques heures avant de prendre l’avion… les Etats-Unis lançaient leurs bombardements en Iran. Je me rends donc ce jour même dans le pays qui vient, de façon illégale, de bombarder celui où je suis né. « Dieu » sait  que je déteste ces mollahs, mais force est de constater : le droit international est désormais un tapis, sur lequel marcher est l’usage devenu légitime. L’Ukraine, la Palestine, Le Congo, le Soudan…

….. La journée sera courte.

Par chance, notre premier rendez-vous est avec une compatriote, installée à New York City depuis 40 ans. J’écris par chance car c’est, je crois, une bonne porte d’entrée, comme un sas utile pour éclairer la suite du voyage. Christine est enseignante universitaire en biologie et nous accueille chez elle. Elle est mariée avec un Éthiopien après tant et tant de doutes formulés sur la sincérité de leur union, tant par les administrations des États-Unis, que les nôtres, en France. Leur union est heureusement aujourd’hui consacrée, mais je n’ai pu empêcher cette pensée : « Quittez la France à peine un jour, Retailleau revient au galop ». L’humiliation, faite aux étrangers est décidément la chose la mieux partagé par toutes les droites radicalisées de notre époque.

….

Bref, revenons à Christine, qui avec d’autres membres de la communauté avait souhaité organiser un temps de débat, profitant aussi d’avoir un Deputé sous la main. Sauf que… Sauf que je découvre leur préoccupation : les Français, progressistes (Ici ça va de Glucksman, à Mélenchon en passant par Tondelier et Faure dans un esprit moins définitif qu’en Hexagone) installés  ici parfois depuis très longtemps, me demandent de m’en tenir à une réunion « non publique », « je n’ai qu’une carte verte, je ne veux pas être repérée  comme une opposante à Trump»…

Inimaginable il y a peu,  au pays du 1er amendement. 

À suivre…