«La France et les Français à l’étranger»

Le 25 août dernier, dans le cadre des universités d’été du Parti socialiste, Pouria Amirshahi a animé un atelier consacré à « La France et les Français à l’étranger » auquel ont participé les députés Philip Cordery et Axelle Lemaire, ainsi que le géographe Gérard Sournia.

Dès l’introduction de la séance, Pouria Amirshahi a considéré que les 2,5 millions de Français présents à l’étranger étaient autant d’ambassadeurs pour la France, permettant son rayonnement, la rencontre des cultures, le développement économique de toutes nos entreprises. Ils sont également une force pour la francophonie, patrimoine commun de plusieurs centaines de millions de personnes à travers le monde.

Philip Cordery a rappelé que les Français à l’étranger ont été mis en scène par l’élection de neuf députés de gauche sur onze alors que la droite avait organisé le découpage des circonscriptions à son « avantage ». Il a ajouté que beaucoup d’entre nous ont été ou seront, dans leur vie, concernés par la vie d’un proche à l’étranger (études, travail, etc.). La diversité y est la même qu’en France, les difficultés aussi. Philip Cordery a proposé un développement de la coopération internationale, des accords bilatéraux, et surtout la concrétisation de la citoyenneté européenne, en attendant plus d’Europe.

Axelle Lemaire a insisté sur la limitation de la mobilité humaine comparé à la mobilité facilitée des capitaux. Elle a également noté le manque de reconnaissance, en France, des expériences acquises à l’étranger. Certains de nos compatriotes quittent la France pour rechercher un travail qu’ils n’ont pu obtenir ici, notamment du fait de la discrimination, ou pour créer une entreprise plus facilement que dans l’Hexagone. Durant la campagne électorale, Axelle Lemaire a constaté que les installations à l’étranger se font rarement pour des raisons idéologiques. Le chemin est complexe pour un développement de nos entreprises à l’étranger, surtout pour les plus petites. Il est temps de mettre en place le guichet unique, mettre en réseaux les primo-exportateurs avec ceux qui ont réussi leur installation, élargir les études de marchés en les rendant gratuites comme au Royaume-Uni, favoriser le développement du multilinguisme, aider le portage des PME par les grands groupes, et encourager l’accès aux marchés publiques.

Gérard Sournia, spécialiste de la francophonie, a rappelé qu’elle est un phénomène né de la décolonisation, surtout portée par Léopold Sédar Senghor et Habib Bourguiba alors que les présidents De Gaulle et Pompidou l’ont soutenue sans enthousiasme. Pour François Mitterrand, elle était partie prenante de l’exception culturelle, tandis que Jacques Chirac l’a soutenue sans toutefois que cela se traduise par des textes officiels. La francophonie est véhiculée avec des succès divers par TV5 et RFI, et elle dépend en grande partie de l’OIF dirigée par Abdou Diouf. Gérard Sournia a évoqué la possibilité de créer un « visa francophone » qui pourrait ressembler au Commonwealth britannique, une idée également défendue par Pouria Amirshahi.