Le budget des déséquilibres

A l’issue d’une semaine de débat parlementaire sur le budget 2016, j’ai voté contre la première partie du Projet de Loi de Finances, relative aux recettes.

Ce budget est en contradiction avec les orientations prônées par le Parti Socialiste lui-même ; déséquilibré, il est, à quelques exceptions, celui des mauvais choix et confirme un entêtement dans une politique sans vision d’avenir et sans résultat en matière de lutte contre les inégalités et les injustices. La France peut être bien plus ambitieuse.

La poursuite du pacte de responsabilité, l’ajournement de la réforme fiscale, la baisse confirmée des dotations aux collectivités et les économies sur des secteurs pourtant essentiels pour un développement durable témoignent d’une inversion de l’ordre des priorités.

Quel débat pourrons-nous avoir sur le budget de l’Etat quand les députés vont devoir choisir entre déshabiller l’hôpital public pour tenter de protéger l’éducation, entre couper dans le budget jeunesse ou dans l’appui aux territoires délaissés … tandis qu’une minorité de grandes entreprises et de grandes fortunes, de fait, imposent leurs lois et continuent d’échapper à la solidarité nationale.

Après avoir, pour la troisième année consécutive, fait des propositions en faveur de l’investissement, de l’écologie, de la modernisation du pays ; après avoir suggéré des compromis, je constate qu’il ne reste guère de marge de manœuvre pour une réorientation, même raisonnable.

Ne pouvant m’y résoudre, j’ai donc en conscience voté contre.

 

Note :

Le 27 juillet dernier, le Bureau national du Parti socialiste votait à la quasi-unanimité un document budgétaire intitulé « Six mesures économiques et fiscales pour réussir la fin du quinquennat » en vue du PLF et du PLFSS 2016. Parmi ces mesures, le dosage des politiques d’offre et de demande, l’optimisation des aides aux entreprises, les investissements publics et la réforme fiscale. Ces mesures, défendues par des amendements par Pouria Amirshahi et plusieurs députés, ont reçu un avis négatif du gouvernement ou ont été ajournées.