Au cours de mon dernier déplacement à Alger (24-25 septembre), je me suis entretenu avec des élus et hauts-responsables algériens, notamment Belkaem Belabbas, président de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale, Brahim Boulahya, président de la commission des Affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté algérienne à l’étrange du Conseil de la Nation, et Chafia Mentalecheta, députée algérienne de la Communauté nationale établie en France.
Dans une atmosphère cordiale d’écoute réciproque, ces rencontres participeront, j’en suis convaincu, à l’effort général de rapprochement entre nos deux pays, non pas dans l’oubli de notre histoire commune mais dans son dépassement volontaire pour fonder un avenir en partage. Avec mes interlocuteurs, nous sommes rapidement tombés d’accord sur la nécessité de re-dynamiser nos relations et d’inscrire ce renouveau dans la durée, en tournant la page des frustrations et des provocations de la période précédente.
L’économie est au cœur de nos relations bilatérales. Si d’un côté l’Algérie éprouve un réel besoin de développer son appareil productif, les Français sont soucieux de préserver les emplois industriels de l’Hexagone. Mais, plutôt que de clamer l’incompatibilité d’un progrès se déployant sur les deux rives de la Méditerranée, la solution est clairement à chercher du côté de l’adoption d’une stratégie concertée de colocalisation industrielle, une question plusieurs fois abordée au cours des entretiens. L’Algérie a besoin d’investissement et à la fois, elle représente un débouché avec un fort potentiel pour nos entreprises. L’objectif est de parvenir à un partage intelligent de la valeur ajoutée au bénéfice de nos deux économies.
Nos compatriotes binationaux doivent constituer le socle principal de ce rapprochement en marche, un point de vue qu’ont partagé mes interlocuteurs. La question de la mobilité a également fait l’objet d’un consensus. La circulation facilitée des personnes, notamment via l’émission d’un passeport économique et culturel de la francophonie ou via un Eramus francophone, doit permettre de stimuler nos relations économiques. La circulation des marchandises se fera en même temps que la circulation des personnes, et ce au service de la « Méditerranée de projets » voulue par François Hollande.
Durant nos rencontres, MM Belabass et Boulahya m’ont également fait part de leur inquiétude concernant la situation dans le Sahel tout en appelant la France à agir. À cette occasion, j’ai rappelé le souhait du président de la République d’adopter une démarche multilatérale pour résoudre la crise, notamment en impliquant les pays de la CEDEAO et d’autres pays riverains du Mali, dont l’Algérie.
Plus que jamais, le moment de la refondation des relations franco-algériennes est venu. Il est encourageant de constater que la volonté est désormais présente et forte des deux côtés.