Les morts de novembre…

@PouriaAmirsahi

Ce n’est pas que la Toussaint perde sa Majesté, mais il est des jours de novembre où les morts hantent plus que d’autres.

Ce jour là, le 13 novembre 2015 – après les tueries de Charlie et de l’hyper Casher (janvier), les assassinats commis par Merah (avril 2012), des terroristes revendiqués islamistes assassinent aveuglément des passants à Saint-Denis et à Paris. Dans le Xème arrondissement, c’est sur les terrasses du Petit Cambodge et du Carillon que le feu a tué. 13 morts, qui ne participaient d’aucune guerre.

Chaque année depuis, à date, les familles présentes – toutes victimes elles-aussi – viennent avec leurs blessures, qui sont aussi les nôtres.

Les secousses de cette terrible période d’attentats sont encore palpables. Politiquement, la peur s’est installée dans une partie du pays, grâce à un discours réactionnaire et anxiogène qui a gagné nombre d’esprits. Tant de choses se sont déployées au nom de la certes nécessaire lutte contre le terrorisme à commencer par des mesures qui, loin de nous rassembler, ont ajouté de l’huile sur nos braises : le poison de la suspicion et de la division a progressé. Les vents mauvais de la géopolitique contemporaine, sur lesquels je m’exprimerai dans un autre billet, n’arrangent rien, pas plus que nos fractures sociales et territoriales; bien au contraire…

Il nous reste l’espoir que nous saurons renverser l’ordre des choses, en restant unis, malgré nos blessures. Ce que les 13 familles ont fait ce 13 novembre, comme chaque 13 novembre, au yeux de toutes et tous.