L’extension du travail du dimanche n’est pas notre choix de société

Le projet de loi présenté aujourd’hui confirme les inquiétudes du collectif « Vive la gauche ! ». C’est une erreur économique et un choix de société qui n’est pas le nôtre.

Le texte prévoit une déréglementation d’ampleur du travail dominical, en autorisant notamment le passage de 5 à 12 dimanches travaillés, à la discrétion des maires et sans volontariat des salariés. Le projet de loi étend également les territoires dans lesquels le principe du repos dominical ne s’applique plus.

De nombreuses études ont démontré que ces mesures n’auront pas d’impact économique positif sur la croissance et l’emploi. Le porte-monnaie des Français, déjà très affecté par la stagnation du pouvoir d’achat, ne va pas s’élargir pour consommer le dimanche. Des emplois en grand nombre seront détruits dans des commerces de proximité.

L’absence prévisible de résultats économiques ne justifie donc pas de sacrifier le bien-être des salariés et de leur famille. Qui peut croire, dans la période de fort chômage et de panne du pouvoir d’achat que nous connaissons, qu’un salarié, même théoriquement protégé par le volontariat, pourra refuser de travailler un dimanche si son employeur le lui demande ? Par ailleurs, travailler obligatoirement douze dimanche par an – c’est-à-dire un dimanche par mois –, n’est plus une exception acceptable, c’est un bouleversement des rythmes sociaux et familiaux.

Nous nous opposons à l’idée que la « modernité » passerait nécessairement par la remise en cause de progrès obtenus au prix de longs combats collectifs. N’oublions pas que la loi instaurant le principe du repos dominical fut instaurée dès 1906.

La généralisation du travail dominical n’a plus aucun rapport avec nos engagements de 2012 ni avec les combats parlementaires de 2009 pourtant très explicites dans  leur refus de l’hyperconsommation. Il est essentiel de préserver un temps personnel et non marchand dédié à l’épanouissement individuel et familial sous toutes ses formes.

Au Parlement, « Vive la gauche ! » s’opposera à ce texte, et si nécessaire, n’hésitera pas à voter « contre ».