Un coup d’Etat est en cours en Libye dont l’issue ne peut être déterminée. Le général putchiste Heftar a prétendu mettre en congé le Congrès général national, parlement libyen régulièrement élu. Président du groupe d’amitié France-Libye de l’Assemblée nationale et député des Français établis en Libye, nous serons attentifs au maintien et si besoin au rétablissement du Congrès. Même si la situation sécuritaire se dégrade et si un projet de constitution n’a toujours pas été adopté, la construction de la démocratie en Libye suppose que les milices respectent les représentants du Peuple.
Lors de notre déplacement à Tripoli au mois de novembre 2012, nous avons pu nous entretenir de manière approfondie avec nos collègues, bien sûr à propos des perspectives de stabilisation que pouvait entrevoir le peuple libyen représenté par les membres du Congrès général national.
Nous avons conscience que cela est difficile, surtout dans un contexte où s’affrontent forces islamistes et libérales et dans lequel les groupes armés multiplient les ingérences, menant le pays dans une paralysie des institutions.
Nous nous en sommes encore entretenu il y a à peine quelques jours, lorsque nous avons reçu, le jeudi 15 mai 2014, une délégation de parlementaires libyens conduite par M. Salah M. A. ASSALAH, deuxième Vice-Président du Congrès national libyen. Malgré les difficultés rencontrées dans le cadre de cette période de transition, nous avons relevé une détermination très forte de la part de la représentation nationale, pour trouver une solution équilibrée et durable.
A l’heure où la légitimité du Premier Ministre élu le 4 mai dernier est critiquée, le Parlement est fragilisé à tel point que son activité est gelée.
Il est désormais urgent que l’ensemble des institutions libyennes retrouvent le crédit qui leur est nécessaire pour conduire le processus de transition avec succès.
La Libye ne manque pas de ressources, mais d’un Etat reconnu, territorialisé et fondé sur l’état de droit. Cette perspective est la seule qui vaille pour le peuple libyen et la prospérité de la région.
Nous espérons que la proximité des liens que nous avons avec nos collègues libyens pourra y contribuer, même modestement.
Communiqué de Denys Robiliard, président du groupe d’amitié France-Libye, et de Pouria Amirshahi, député des Français établis hors de France