Projection-Débat

L’immigration, cette épopée humaine devenue le monstre des obsessions xénophobes

Projection-débat du film de Boris Lojkine : L’HISTOIRE DE SOULEYMANE

Parler de l’immigration avec empathie et donc de façon donc raisonnable est devenu difficile tant chaque phrase publique en la matière doit désormais commencer par une concession à la réaction. La formule « avec fermeté et humanité » est désormais l’axiome emblématique de cette hypocrisie érigée en impuissance. L’Histoire de Souleymane est pourtant celle de millions de femmes et d’hommes qui fuient leur pays par nécessité. Car, hormis les touristes, il en est peu qui quittent leur pays sans ressentir la douleur de s’extraire de ses propres vie, mémoire, familles et amis. La meilleure preuve de cette sincérité dans la fuite réside dans les risques insensés parfois pris pour traverser la Méditerranée, les Alpes ou les Pyrénées.

L’histoire de Souleymane est une histoire parmi tant d’autres, celle d’un jeune homme coincé dans les mailles d’un filet déjà troué, une solitude au milieu de la violence institutionnelle, de la course de pizza livrée pour quelques euros incertains, d’une solidarité communautaire relative… En ville, il n’est qu’un parmi nous tous. Dans le film de Lojkine, nous sommes lui, embarqué à l’intérieur de son stress, de ses peurs, de ses peines et même de son man du pays.

Avec Arafat, membre de l’association Français langue d’Accueil, et Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade et la centaine de personnes présentes, nous avons abordé ces questions dans une soirée animée par Charlotte Nenner. Dans un paysage sous l’ombre portée des idées du RN, restent quand même des nouvelles dynamiques, venues des associations, communes et citoyen.nes solidaires qui prônent et pratiquent l’accueil.

Pour ma part, avec les députés issus du NFP, je plaiderai pour assumer un changement de vision sur l’immigration, ne serait-ce que pour faire comprendre que le maintien des immigrés dans l’illégalité abîme les premiers concernés, fait croître les peurs dans le pays et coûte plus cher, bien plus cher que de permettre à des femmes et des hommes de travailler à l’air libre, de cotiser, de scolariser leurs enfants – de futurs français – .bref, de bâtir le pays avec nous. Être réaliste pour le pays, c’est aussi cela.