Loi pénale : l’arbitraire et la peur comme boussole

En Pologne, Hongrie, Slovaquie, de façon moins intense mais néanmoins palpable en Espagne ou en Belgique : nous assistons dans toute l’Europe à un glissement sécuritaire inquiétant. La France n’échappe pas à ce mouvement, avec notamment la loi renseignement, la double prorogation de l’état d’urgence et désormais cette funeste loi pénale.

Fasciné par le culte de l’ordre, mû par le soupçon généralisé, obsédé par la surveillance, le gouvernement ne cesse de fragiliser l’Etat de droit, les libertés et les garanties qui vont avec.

Renforçant les pouvoirs de la police au détriment de la justice, des préfets et des procureurs dépendants du gouvernement, la loi pénale nous entraine toujours plus sur la pente de l’autoritarisme.

Plutôt que de gouverner le pays par la peur, le gouvernement serait bien plus avisé pour lutter contre le terrorisme, de mettre de l’ordre au sein de nos services de renseignement et de renforcer l’accompagnement précoce des jeunes susceptibles d’être atteints par des discours de propagande djihadiste (éducateurs et enseignants notamment). Il devrait également veiller à punir tout discours ou action qui nourrit, au sein même de la population française et par des discriminations ostentatoires, un sentiment d’humiliation dévastateur.

Notre vocation républicaine est d’étendre le champ des libertés et de protéger les citoyens par la Justice. Son fondement premier, avant même l’adoption de sa trilogie ontologiquement humaniste – Liberté, Égalité, Fraternité – réside dans le refus de tous les abus de pouvoirs de moins en moins contrôlés. Or c’est précisément de cela dont il s’agit dans cette loi.

C’est pourquoi je voterai contre la loi « renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale ».

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