Lycée Français de Tripoli : Préparer la prochaine rentrée

Le Lycée français de Tripoli avait ouvert ses portes à la rentrée 2012 dans une situation sécuritaire difficile. Après plusieurs périodes de troubles, les derniers événements survenus et notamment l’attentat qui a détruit presque entièrement l’ambassade de France à Tripoli, ont provoqué la fermeture temporaire de l’établissement. M’étant rendu sur place avec le Ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, au moment de l’attentat, je ne peux qu’attester du climat de tension qui existe à Tripoli. Désormais, les autorités françaises ont décidé de la « mise en sommeil » du Lycée français, jusqu’au réexamen de la situation, qui aura lieu dans le courant de l’année 2014.

Dans le contexte d’instabilité actuel, la décision a été acceptée et comprise par l’ensemble des parties, parents d’élèves et enseignants en tête. Cependant, un désengagement total de la France ne saurait être accepté. Il en va de son rayonnement et de sa crédibilité envers les libyens. L’établissement compte dans ses effectifs 80% d’élèves libyens. La plupart de ces élèves a suivi un cursus entier dans le système français, avec un enseignement basé sur celui de l’éducation nationale française. Aujourd’hui certains des élèves libyens et étrangers se retrouvent en grandes difficultés. Si les élèves français ont pu être rapatriés, ou placés dans d’autres établissements du réseau, la question de la continuité du cursus se pose donc pour ces élèves.

Une structure pédagogique a été mise en place l’an prochain par l’Association des Parents d’Elèves (APE). Sur la base d’une convention avec le CNED et la Mission Laïque Française (MLF) pour l’occupation des locaux, cette plateforme sera destinée aux élèves de primaire et du collège. Poussé par la motivation sans faille des parents d’élèves, j’ai plaidé auprès des institutions pour la mise en place effective de cette structure pour la rentrée prochaine. Ainsi, le CNED a accordé une remise tarifaire de 20%. Il adressera également des CDs de cours compatibles avec une technologie de type TBI – Tableaux Blancs Interactifs[1]. La structure est également soutenue par l’ambassade et le Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle (COCAC), Monsieur Patrick Desseix.

Néanmoins, la plateforme ne peut pas répondre à toutes les attentes pédagogiques des lycéens puisqu’il n’y aura pas d’enseignants pour les encadrer. Alors que certains d’entre eux ont déjà commencé à préparer et le baccalauréat et ont passé, souvent avec succès, les épreuves anticipées, les voici coupés dans leur élan. Ces familles ont confiance en notre système, et ces adolescents souhaitent aujourd’hui légitimement terminer leurs études secondaires en France, où leur frère ou sœur poursuivent ou vont poursuivre leurs études supérieures après obtention du baccalauréat. C’est dans cette optique que j’ai interpellé les Ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères afin qu’ils portent une attention particulière à ces quelques cas. Je suivrai avec attention la rentrée et reste à disposition de nos compatriotes qui ont fait le choix de rester sur place.



[1] Le TBI est un tableau sur lequel le contenu d’un ordinateur est affiché et où un crayon-souris permet de contrôler directement du tableau.