L’histoire de cette manifestation du 11 janvier, est d’abord l’histoire de trois féminicides politiques, qui ont eu lieu il y a dix ans. Suivis ensuite par trois autres assassinats. Ces meurtres n’ont toujours pas été honorés de vérité et de justice, ce que le mouvement kurde réclame légitimement. Avec eux, nous demandons la déclassification du secret-défense pour les premiers meurtres et la reconnaissance de ceux de 2022 comme des attentats terroristes.
Être à cette manifestation, ce n’est pas seulement commémorer les esprits libres et engagés assassinés, c’est aussi rendre un hommage aux combattantes et combattants kurdes, pour la démocratie, l’état de droit et la liberté. Le combat des kurdes, en Turquie, en Syrie, en Iran, en Irak, ne porte pas seulement leurs revendications, il porte pour toutes et tous, avec exemplarité, des principes d’émancipation et de fraternité, avec courage. Le courage, par les armes, contre Daesh, puisque les soldates et soldats kurdes étaient en première ligne. Le courage aussi et surtout, de porter un idéal de société qui réside dans l’égalité. Ce message, nous devons le porter collectivement.
Cette manifestation est aussi la preuve vivante de nos combats partagés. La lutte contre l’extrême-droite se fait ici et ailleurs. En effet, l’assassin de 2014 était proche des Loups Gris, mouvement turc d’extrême-droite. Les nationalismes, les dictatures, s’organisent à travers le monde et c’est une réponse coordonnée que nous devons leur opposer.
Au-delà du combat contre les dictatures, c’est la culture et la langue kurdes qui irriguent le Proche et le Moyen-Orient. Le rayonnement du peuple kurde enrichit toutes les civilisations qu’il traverse. Ici à Paris, et dans le 10ème arrondissement, la communauté kurde est nombreuse et nous en sommes fiers. Elle est, dans la multitude française riche de nombreuses identités, une lumière. Cette bougie kurde qui ne s’éteint jamais, et porte haut le drapeau de l’optimisme et de la volonté.
Alors, merci, bravo… et courage !