Chaque 25 novembre, les initiatives se multiplient pour rappeler, alerter, dénoncer. Rappeler que chaque année en France, 84 000 femmes sont victimes de viols et 216 000 de violences de la part de leur ancien ou actuel conjoint. Alerter sur un budget bien trop réduit pour mener une politique publique digne de ce nom de prévention, sensibilisation et accompagnement des victimes. Dénoncer les auteurs de violences, des crimes qui restent trop souvent impunis.
C’est le sens et l’objectif de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Toute l’année, c’est le rôle du législateur que d’améliorer les lois contre ces violences. C’est ce que nous avons fait avec la loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, l’intégration via la loi Rebsamen de la notion d’agissement sexiste dans le code du travail, ou encore la loi d’avril 2016 renforçant la lutte contre le système prostitutionnel. Et toute l’année, c’est le rôle du gouvernement que d’œuvrer à l’application de ces lois en y mettant les moyens adéquats. Dans son rapport d’évaluation du 4ème plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes dévoilé ce mercredi, le Haut conseil à l’égalité femmes-hommes a justement noté les importantes avancées de ces dernières années mais appelle à une forte augmentation des moyens financiers dédiés.
C’est donc une bonne nouvelle que d’apprendre que le nouveau plan interministériel adopté en conseil des ministres ce mercredi fera l’objet d’un budget plus conséquent que ses prédécesseurs. La centaine de mesures, étalées sur trois ans (2017-2019), bénéficieront ainsi d’un budget de 125 millions d’euros, contre 66 millions pour le plan d’action précédent.
Pour agir sans attendre, dès la première année de ce plan 2017-2019, reste à savoir exactement à quel montant le gouvernement souhaite faire porter cette augmentation sur le projet de loi de finances pour 2017 et sur quelles lignes budgétaires en particulier.