La loi de modernisation des règles applicables à l’élection présidentielle a été adoptée aujourd’hui à 299 voix pour et 142 voix contre.
Cette loi précise les modalités des parrainages des candidats à l’élection présidentielle. Les formulaires de présentation signés par les élus pour parrainer un candidat doivent être transmis au Conseil constitutionnel par l’élu signataire, et non plus par le candidat lui-même. Par ailleurs, la règle d’égalité des temps de parole est remplacée par un principe d’équité en fonction de la représentativité des candidats et de la contribution de chacun à l’animation du débat électoral. La représentativité des candidats est appréciée par le CSA en fonction des résultats obtenus aux précédentes élections et des indications de sondages d’opinion.
Ces deux mesures vont lourdement handicaper les petits partis et plus largement écorcher davantage le pluralisme politique, déjà en souffrance. Une fois de plus, l’exécutif joue à l’apprenti sorcier en mettant en place une manœuvre politicienne à un an des présidentielles, pour clore toute sorte de débat démocratique.
Or, aujourd’hui plus que jamais, notre pays a besoin – nous le voyons tous les jours dans la rue, sur les réseaux sociaux- de débat démocratique. Sans cela, la vie politique divorce encore un peu plus avec la base citoyenne. A travers cette loi, la classe politique semble dire « laissez-nous tenir les rênes, on sait mieux que vous ce qui est bien pour vous ».
Déchéance, état d’urgence, loi Travail, autant de lois qui ont fait parler les citoyens, qui les ont mobilisés et qui les mobilisent encore. C’est à ce moment même que la majorité socialiste décide de réduire le débat démocratique au bipartisme. Tout cela, bien entendu, à un an de la présidentielle.
