Occupation de la Gaîté Lyrique

Voilà maintenant plus d’un mois que 250 mineurs non-accompagnés occupent le théâtre de la Gaîté Lyrique dans le 3ème arrondissement. Ils n’ont toujours pas obtenu de solution de relogement viable. Le grand froid est là. Cela est urgent. 

Le 10 décembre dernier, 250 mineurs isolés ont commencé une occupation dans le théâtre de la Gaîté Lyrique pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur situation et ne plus dormir à la rue. Après avoir passé de trop nombreuses nuits dans les rues de Paris, sous les ponts de la Seine, aux abords de Châtelet et avec l’arrivée du grand froid, ils ne pouvaient plus passer une nuit de plus à la rue. Ils sont donc entrés dans le théâtre à l’occasion d’une conférence organisée par la fondation Croix-Rouge sur l’accueil des réfugiés pour rendre effectif cet accueil. Depuis, ils demandent des solutions de relogement en vain. Je me suis rendu à leur rencontre plusieurs fois pour les soutenir et échanger avec eux depuis le début de l’occupation. 

La reconnaissance de minorité

Ces jeunes ont un point commun : ils sont tous en procédure de recours pour la reconnaissance de leur minorité. S’ils sont finalement reconnus mineur, leur prise en charge incombera à la Ville, dans le cas contraire, ce sera à l’État d’agir. Cependant, pendant la durée de la procédure ils sont dans un vide juridique. C’est pour pallier ce problème que la Défenseure des droits a émis une recommandation[1] afin qu’une présomption de minorité soit garantie à toutes les personnes se déclarant mineurs non accompagnés et qu’elles puissent être prises en charge par la protection de l’enfance le temps de la procédure de recours. 

Une occupation qui ne peut pas durer

Même si la présence dans le théâtre permet à ces jeunes de ne plus dormir à la rue, ce lieu n’est pas fait pour loger convenablement 250 mineurs. Ils ont besoin d’une proposition de long-terme, adaptée à leur situation. Par ailleurs, l’ensemble de la programmation culturelle de la Gaîté Lyrique a dû être suspendue et le lieu n’accueille plus de public. Or, son modèle économique reposant à 70% sur des recettes propres, sa santé financière est remise en question. 

L’urgence d’un relogement 

L’ensemble des acteurs impliqués dans cette occupation demande à ce que des solutions de mise à l’abri des jeunes soient proposées par les pouvoirs publics. La Ville de Paris, même si elle pourrait faire plus, prend déjà sa part dans l’équation avec plusieurs centaines de jeunes qui sont logés par la municipalité. C’est pour cette raison que nous avons également adressé un courrier à la Région et à la Préfecture avec mes collègues députées parisiennes du groupe écologiste, auquel nous n’avons toujours pas eu obtenu de réponse. Nous demandons notamment à ce que l’ancien lycée Brassaï soit mis à disposition de ces jeunes.  


[1] https://juridique.defenseurdesdroits.fr/doc_num.php?explnum_id=22178