Après 15 jours, le monde assiste, impuissant, à la mort de 600 palestiniens et de 30 israéliens, mais aussi au déplacement de 100 000 gazaouis.
Les civils palestiniens de Gaza sont aujourd’hui pris en otage par l’affrontement entre le gouvernement Likoud de M. Netanyahu et le mouvement du Hamas. L’opération « bordure protectrice », guidée par un instinct de vengeance destructeur, est illégitime et contraire aux règles de droit international. La préoccupation de défense nationale décrétée par le gouvernement israélien ne peut justifier des crimes de guerre, dont les civils sont les premières victimes. Les interventions militaires israéliennes au cours de ces dernières années n’ont fait qu’attiser la haine et la rancoeur de ceux qui n’ont rien à perdre et font ainsi le jeu du Hamas. Le temps de l’impunité doit s’achever. Le viol du territoire palestinien par l’armée israélienne, la mort de centaines de civils à Gaza, et la mise en danger des populations – y compris par le Hamas le cas échéant – exigent à tout le moins que soit ouverte une enquête internationale, avant d’envisager d’éventuelles sanctions politiques et économiques.
Il est temps que l’ONU sorte de sa torpeur et assume pleinement le rôle qui lui a été attribué à sa création, celui, à titre principal, de garant du droit international . Elle a le pouvoir et le devoir d’agir en mobilisant ses états-membres, pour rétablir la paix et la sécurité au Proche-Orient. L’urgence humanitaire doit l’amener à intervenir au plus vite en imposant un cessez-le-feu, un couloir humanitaire et en installant une force de protection internationale. Une fois de plus, un tel conflit ne peut que porter préjudice aux futures négociations de paix et à la possibilité de voir un jour se créer deux Etats.
Depuis le début de la guerre israélo-palestinienne, la France a adopté une posture qui se veut équilibrée, condamnant les dérives des deux parties et soutenant les aspirations légitimes à la souveraineté des deux peuples. Il est nécessaire qu’elle retrouve un rôle de médiateur conforme à ses engagements historiques envers la défense des droits de l’Homme et de l’état de droit.
Quant à la mobilisation citoyenne, elle est incompatible en France avec les mots d’ordre haineux d’une poignée d’antisémites et de voyous qui ne sont que les ennemis de la République.
Quelles que soient nos convictions, nous devons, en tant que Français, nous exprimer au nom des valeurs universelles qui reconnaissent la dignité de chaque être humain. J’appelle les citoyens à faire entendre leur voix, à se rassembler et à soutenir la paix et à rejeter toutes les expressions ignobles de racisme et d’antisémitisme.