Plaidoyers pour la Grèce à l’Elysée

La place de la France est aux côtés de la Grèce

Reçu mardi par le Président, Mélenchon défendra Syriza. Tandis que 50 députés PS publient, dans le JDD, un appel pressant Hollande de soutenir Tsipras.

Ils ont souhaité sa victoire, et n’ont pas du tout l’intention de le laisser tomber maintenant. Cette gauche-là veut tout faire pour qu’Alexis Tsipras réussisse. Ils voudraient donc que la France soit au rendez-vous et aide les Grecs. Certains prennent la plume, d’autres prennent rendez-vous. Jean-Luc Mélenchon a demandé à rencontrer ­François Hollande. Ils se verront, selon nos informations, mardi à 17 heures. « Plat unique : la Grèce, Tsipras », confie l’ami du nouveau Premier ministre grec. Mélenchon n’a jamais ménagé ses critiques contre Hollande, mais il veut avoir tout essayé pour aider Syriza à mettre en place son programme anti-austérité et la France peut y contribuer. Avant d’aller à l’Élysée, le leader du Parti de gauche sera cet après-midi place de la République, pour manifester « en solidarité avec le peuple grec », avant que l’Eurogroupe ne décide demain de l’avenir de ce pays. « Je parle directement aux Grecs, Jean-Luc Mélenchon n’est pas leur porte-parole, mais s’il veut me voir, je le verrai », confiait François ­Hollande à ses proches la ­semaine dernière.

Un appel parce que « l’austérité est une impasse »

Eux sont socialistes, comme François Hollande, mais ils le pressent d’agir. Cinquante députés et eurodéputés publient en exclusivité sur lejdd.fr un appel intitulé « La place de la France est aux côtés de la Grèce ». C’est Pouria Amirshahi qui est à l’origine de cette initiative. Autour de lui, on retrouve l’ancien ministre Benoît Hamon, des « frondeurs » et d’autres comme le député européen Édouard Martin, ancien leader de Florange, les députés Christian Assaf, Alexis Bachelay, Olivier Dussopt, Yann Galut, Laurent Kalinowski, Christophe Premat ou Paola Zanetti ou encore le sénateur Gaëtan Gorce. Ces socialistes demandent à ce que la troïka soit remplacée « par une instance démocratique ». Ils s’élèvent contre les décisions de la BCE : « Leur imposer de nouvelles mesures d’étouffement économique serait une lourde remise en cause de leur souveraineté, et ne serait pas sans conséquence sur toute l’économie européenne », écrivent-ils. Pour eux, « l’austérité est une impasse ». Ils appellent au « respect du vote des Grecs », et à un « nouveau chemin en Europe ».

«Nous pouvons ainsi obtenir la réorientation des choix de l’Union européenne»

« La France doit porter une exigence politique claire qui parle aux Grecs comme à l’ensemble des peuples d’Europe, en appuyant l’exigence grecque de rendre soutenable le remboursement de sa dette, en prônant une véritable négociation européenne en lieu et place des injonctions de la troïka, en soutenant la réduction de l’excédent primaire que l’État grec doit dégager, garantissant les investissements indispensables au redressement économique et social du pays et à la création d’emplois. Ainsi, la France assumera une nouvelle responsabilité politique à un moment décisif de l’histoire de l’Europe. Ce moment décisif nous engage tous, car nous pouvons ainsi obtenir la réorientation des choix de l’Union européenne. Aussi, le Parlement, et en particulier sa majorité à l’Assemblée nationale, doit être pleinement associé à la définition des positions portées par notre pays lors des prochains sommets européens. Sophocle nous a enseigné qu’il existe des moments où la seule loi qui compte est celle de la justice. C’est celle qu’ont choisie les Grecs, c’est celle que nous devons soutenir. »

«La France doit être le pays qui aide, facilite»

Pouria Amirshahi l’explique au JDD. Il voudrait que « l’obligation de restructurer la dette grecque soit reconnue formellement et que la France s’assume comme le nouvel allié de la Grèce, plus que comme trait d’union entre l’Allemagne et eux ». François Hollande est parfois prêt à endosser ce rôle. « La France doit être le pays qui aide, facilite », confie-t-il à ses proches.

Hollande et le point fort de Tsipras

En privé, le Président Hollande a reconnu : « Le point fort de Tsipras, au-delà d’appartenir à la gauche, est d’avoir redonné une fierté aux Grecs. Il ne faut pas humilier les Grecs, pas les acculer, mais les mettre à la table de négociation. » Appartenir à la gauche, redonner de la fierté à son peuple, un passeport pour la victoire? Seulement en Grèce?

TRIBUNE : « La place de la France est aux côtés de la Grèce »

Cécile Amar – Le Journal du Dimanche

 

 

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