Port d’arme des policiers en-dehors du service : un choix dangereux et inutile

Suite à l’assassinat d’un policier et de sa compagne ce lundi 13 juin à Magnanville, des syndicats de police ont demandé la prolongation de l’autorisation du port d’arme hors service, sur la base du volontariat, au-delà de l’état d’urgence. Cette mesure avait déjà – et hélas – été décrétée à titre exceptionnel pour la durée de l’état d’urgence et devait donc prendre fin le 26 juillet 2016.

Le Président de la République, dans une logique toujours plus néoconservatrice, vient de donner satisfaction à la frange la plus dure des policiers en uniforme.

Cette mesure présente des risques considérables, à la fois pour la population, et pour les policiers. Les syndicats de police relèvent eux-mêmes que le taux de suicide des forces de police est déjà très élevé, et que le contexte d’état d’urgence épuise les fonctionnaires de police : cette situation nourrit un peu plus le risque de bavures, par perte de contrôle ou erreurs de jugement.

Rien ne permet de garantir la bonne utilisation de ces armes de fonction au domicile des policiers comme à l’extérieur, dans l’espace public.

De plus en justifiant une telle décision par souci de permettre des tirs de légitime défense de policiers agressés, le gouvernement ouvre un boulevard à ceux qui prônent aujourd’hui une plus grande souplesse dans les ventes d’armes, selon les mêmes arguments que la NRA des États-Unis.

Cette autorisation permanente du port d’armes ne renforcera en rien la sécurité mais pourrait au contraire représenter un nouveau risque, pour la police républicaine comme pour les citoyens.