Rencontre avec Monsieur Alpha Condé, président de la République de Guinée

Monsieur Alpha Condé, Président de la République de Guinée était en visite d’Etat en France cette semaine.

Je lai rencontré à cette occasion, lors d’une rencontre à l’Assemblée nationale, avec mes collègues Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale et Elisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères.

Lors de cet échange M. Condé a rappelé les conséquences insupportables encore aujourd’hui de l’intervention militaire en Libye, dont tous les États d’Afrique paient aujourd’hui encore le prix, les obligeant  à investir dans la sécurité au détriment du développement. Si les partenariats et les relations avec la France peuvent être féconds (mobilisation française lors de l’apparition et de la propagation du Virus Ebola, par exemple), chacun convient que les termes des relations doivent être plus équilibrées. D’autant que l’heure est venue pour les africains de se doter eux mêmes des outils et des politiques économiques permettant le développement endogène, écologique (sur ce point malheureusement la Guinée choisit de relance sa politique  en partie grâce au charbon, ce qui, même « propre », aura  des conséquences négatives sur l’environnement) et partagé. La Guinée va mettre l’accent sur l’agriculture, source d’emplois, de revenus et de commerce, et chercher les moyens de faire face  la baisse des cours des nombreux minerais, dont l’exploitation est au demeurant surtout bénéfique aux multinationales plus qu’aux guinéens eux-mêmes. La pêche et l’exploitation des ressources de leurs eaux territoriales sont compromises par la pêche intensive pratiquée illégalement par d’autres nations, y compris européennes. Nous avons évidement  interrogé le président Condé sur la tenue des prochaines élections municipales, mais il semble que la Ceni tarde – selon lui – à donner une feuille de route et un calendrier. Enfin, la drogue reste un fléau qu’il est difficile de maîtriser tant les moyens des contrôles aux frontières avec la Guinée Bissau sont importants.

J’avais pour ma part rencontré le chef de l’opposition l’an passé et, déjà, la tenue des élections (à époque présidentielle et législatives) faisait l’objet de discorde avant que le processus politique se soit finalement tenu. Espérons qu’à Konakry comme dans tout le pays, la politique saura primer sur toute tentative d’affrontements, de ces affrontements qui ont tant fait mal par le passé.