Le salon international de défense et de sécurité Eurosatory se tient à Villepinte cette semaine.
Plus de 1500 exposants venus du monde entier sont présents pour vendre leur matériel de guerre. En plein boom du commerce des armes, la tenue de ce salon motive les grands groupes prêts à vendre à n’importe quel pays au mépris des embargos et du contexte géopolitique actuel.
Une grande partie de ces armes sera exportée vers les pays du Moyen-Orient et certaines d’elles seront utilisées dans le cadre du conflit au Yémen, où les belligérants sont d’ores et déjà accusés par les Nations unies de crimes contre l’humanité.
Par ailleurs, de nombreux stands de pays sous le coup d’embargos sur les armes, comme la Russie, la Chine ou la Biélorussie sont présents. Sont également à Villepinte des firmes françaises accusées par les Nations unies d’avoir violé l’embargo sur les exportations d’armes en Côte d’Ivoire.
Pendant la tenue de ce salon, le projet de loi relatif à la violation des embargos et autres mesures restrictives – dont je suis rapporteur- adopté à l’Assemblée Nationale depuis janvier, n’est toujours pas inscrit à l’ordre du jour au Sénat.
Ce texte est pourtant très important : il donne en droit national une pleine portée aux embargos sur le commerce des armes et plus généralement aux sanctions économiques internationales en réprimant pénalement leur violation. L’adoption de cette loi permettra à la France de se conformer à la résolution des Nations-Unis de 1998, au Traité sur le Commerce des Armes et à diverses décisions européennes.
J’espère fortement que ce projet de loi crucial sera inscrit à l’ordre du jour au Sénat avant la fin de l’année 2016, afin de ne pas laisser les marchands d’armes dicter leurs lois.