Sommet de la Valette : un fond spécial oui, si les objectifs sont clairs et la transparence garantie

Sommet de la Valette : un fond spécial oui, si les objectifs sont clairs et la transparence garantie

Réunis à la Valette à Malte les 11 et 12 novembre, une soixantaine de dirigeants européens et africains ont décidé la création d’un « fonds d’affectation spécial d’urgence pour la stabilité et la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique ».

Ce fonds, qui devrait être alimenté à hauteur d’au moins 1,8 milliards d’euros, aidera à « lutter contre les causes profondes de la déstabilisation, des déplacements forcés et de la migration irrégulière ». Un nouveau fond dédié au développement sur le continent africain ? Voilà un engagement qui serait à saluer. Mais à la condition que ces milliards ne servent pas à ériger des murs toujours plus grands à l’encontre des migrants.

Il est fondamental en effet de s’attaquer « aux causes profondes » qui poussent tant de femmes et hommes du continent africain à risquer leur vie en quittant leur pays : la faim, la pauvreté, les crises, les guerres, mais aussi les impacts du changement climatique.

L’aide au développement doit être une réponse à une réalité structurelle qui pousse à la migration.

De nombreux projets manquent de financements, qu’il s’agisse de développement, de lutte contre la pauvreté, d’adaptation au changement climatique. Ce sont ces projets qui peuvent s’attaquer aux causes structurelles de la migration non choisie.

Enfin, méfions-nous de toute tentative visant à lier directement la migration et le développement. Car il y a là un brouillage. Le nouveau fonds ne doit pas servir d’instrument de gestion de flux migratoires sur le continent africain mais permettre aux Etats fragiles de se reconstruire.