Soutien à Tsipras, rejet de l’aveuglement antidémocratique de l’Eurogroupe, pour un autre projet européen

J’ai écrit ce matin les réflexions qui m’ont guidé avant le vote sur l’accord entre l’Eurogroupe et la Grèce. Comment sortir du piège ?

Depuis, nous échangeons, entre français, de tous groupes politiques, ainsi qu’avec nos amis grecs et espagnols. Chacun s’accorde sur un double principe : 1) ne surtout pas tirer une balle dans le pied d’Alexis Tsipras qui s’est battu avec toutes les armes démocratiques pour défendre son peuple, son pays, et l’Europe toute entière ; 2) ne pas avaliser un accord dont le prix est beaucoup trop lourd pour les grecs, antidémocratique et même profondément anti-européen tant il nie les souverainetés et inflige une dette perpétuelle punitive.

Avons-nous évité le pire ? Certes, la sortie de la Grèce de la zone Euro est pour le moment évitée, et Alexis Tsipras ne s’y est pas trompé, et le rôle de la France a été important. L’Europe serait sauvée ? Mais quelle Europe ? Celle où des financiers mettent un pays sous tutelle ? Celle où des institutions non-élues auront un droit de regard sur les décisions d’un parlement élu ? Celle où le vote de tout un peuple est balayé à cause d’une dette dont il n’est pas seul responsable ?

Alexis Tsipras a déclaré : « …J’assume la responsabilité pour un texte auquel je ne crois pas mais je le signe pour éviter tout désastre au pays ». Quant au FMI lui-même, il déclare dans un communiqué que « la zone euro doit aller « bien plus loin » que prévu pour alléger la dette de la Grèce et pourrait même être contrainte d’en effacer une partie ».

J’ai proposé une démarche et un vote collectif de toutes celles et ceux qui veulent prendre le relais d’une bataille politique non pas grecque, mais européenne.

Je décide ainsi de refuser de valider cet « accord » signé couteau sous la gorge. Il y a si peu d’espaces démocratiques que lorsque l’un deux est ouvert je refuse les injonctions au vote obligatoirement favorable. Avec d’autres députés issus de différents groupes, j’ai décidé de m’abstenir lors du vote d’aujourd’hui.

Abstention de soutien à Alexis Tsipras qui ne nous demande pas de se mettre à sa place ni de le désavouer ; abstention de rejet de la mainmise des pouvoirs confiscatoires sur le projet européen.

Retrouvez ci-dessous un entretien dans lequel je reviens sur mon vote :