Le 18 juin 2012, les Français votaient pour constituer une nouvelle Assemblée nationale, donnant une majorité socialiste à François Hollande. Beaucoup de nouveaux visages faisaient alors leur apparition dans l’Hémicycle. Un an plus tard, Le Monde a interrogé plusieurs de ces députés qui ont fait l’apprentissage de leur rôle d’élu. Extraits choisis (retrouvez l’article intégral sur le site du Monde.fr)
Qu’est ce qui vous a le plus étonné dans l’exercice de votre mandat de député ?
• Pouria Amirshahi (PS, Français de l’étranger), 41 ans
« Le rôle incontournable des personnels de l’Assemblée. Sans eux, la maison ne tourne pas, et cela va des administrateurs, qui nous fournissent en données et arguments, aux huissiers, qui nous rappellent au règlement. Chacun a son rôle, ses vêtements mêmes. »
• Olivier Falorni (RRDP, Charente-Maritime), 41 ans
« Je ne mesurais pas à quel point les séances de questions au gouvernement se passaient dans un tel chahut. Parfois, on n’entend même pas les réponses des ministres ! Après avoir été enseignant pendant plus de dix ans, je retourne à 40 ans dans une cour de récréation J’ai beaucoup de mal à inviter des classes car après je plains les collègues qui devront expliquer à leurs élèves qu’il faut bien se tenir et être poli. »
Qu’est ce qui vous a semblé le plus difficile au cours de cette année écoulée ?
• Nicolas Bays (PS, Pas-de-Calais), 36 ans
« Prendre le rythme et apprendre le fonctionnement de l’Assemblée. Il faut s’habituer à avoir un agenda de dingue, à ne plus avoir de week-end, à passer d’un sujet à l’autre, à travailler sur tous les sujets, et aussi comprendre la procédure, le dépôt des amendements. »
• Pouria Amirshahi (PS, Français de l’étranger), 41 ans
« Ce qui est le plus insupportable, c’est que le gouvernement décide de l’ordre du jour… du Parlement ! En réalité, en France, les députés ne font pas la loi, ils l’amendent… à peine. La France a offert Montesquieu aux démocraties du monde entier, mais se refuse toujours à assumer une véritable séparation des pouvoirs. »
Propos recueillis par Hélène Bekmezian, pour Le Monde.fr
Photo. Dans l’Assemblée nationale le 20 novembre 2012. | Charles Platiau/Reuters