Les chiffres de l’élection cantonale partielle parlent d’eux-mêmes : l’extrême droite progresse (plus de 3300 voix réunies par le Front National et le Parti de la France), la gauche quant à elle, stupidement désunie, chute en perdant plus de 2000 voix et en totalisant à peine la moitié des voix de l’extrême droite. Après plus d’un an au pouvoir, les électeurs ont éliminé la gauche pour la 6ème fois du second tour d’une élection partielle.
Inutile de minorer ce cinglant échec : le changement n’est pas vécu, et les électeurs boudent les urnes autant que la politique les boude. Il n’y a pas de raison que les électeurs viennent à nous le temps d’une élection si, le reste de l’année, nous donnons le sentiment de ne pas aller à eux.
Il est temps de changer de cap sous peine de n’avoir plus comme seule issue que la bouée de sauvetage. Choisir un autre chemin est plus raisonnable que de rester dans les clous d’une orthodoxie budgétaire impossible. Choisir d’investir, quitte à assumer une part de dette, est toujours plus efficace pour faire avancer la France que de nous couper les jambes. Les français attendent une politique ambitieuse, une capacité à redonner du souffle, une prise de conscience des dirigeants européens – que la France et d’autres peuvent encore susciter – qu’il est temps de stopper net un train en voie de déraillement.
La défaite de la gauche n’est pas une fatalité, pas plus que le renoncement à transformer la société. Chacun sait que le changement prend du temps…encore faut-il qu’il s’engage, avec les moyens qui à ce jour ne lui correspondent pas.
Ils attendent une hauteur de vue et non des coups de pied donnés aux fesses des plus faibles et des plus marginaux qui, d’ailleurs, ne se sont pas traduit ce dimanche par un vote en faveur de la gauche. Et pour cause…
En souhaitant, malgré les graves dérives de l’UMP, que la digue citoyenne ne s’écroule pas dimanche prochain, je reste persuadé que la gauche ne peut réussir si elle s’ampute elle-même de sa capacité à agir. Surtout il est temps que ce débat sur une autre politique ait lieu. Car la discipline ne peut tenir lieu de viatique quand, dans le même temps le discours du Bourget se fait de plus en plus petit dans le rétroviseur.