Nous avions aujourd’hui à nous exprimer par un vote solennel sur l’ensemble du projet de loi de finances pour 2016.
Comme je l’avais fait sur la partie Recettes de ce projet de loi, puis sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, j’ai exprimé mon opposition à ce budget 2016.
Certes, le débat parlementaire a permis plusieurs avancées.
Ainsi, le vote d’un amendement, que j’avais cosigné, de Jean-Marc Ayrault et Pierre-Alain Muet visant à instaurer une progressivité de l’impôt a été adopté la semaine dernière. Ce vote est à saluer mais, ne prenant effet qu’au 1er janvier 2017, il ne concernera pas le budget 2016.
S’agissant de l’action extérieure de la France, nous avions obtenu pendant les débats parlementaires une hausse de 8% du budget d’aide publique au développement. C’était une mesure nécessaire, que les députés ont voté via plusieurs amendements contre l’avis du gouvernement (dans la partie Recettes comme dans la partie Dépenses du budget).
Mais nous avions sans doute crié victoire trop vite puisque le gouvernement, dans un amendement déposé et discuté vendredi 13 novembre au soir, à la toute fin de l’examen des articles non rattachés, a coupé ce nouveau budget d’aide au développement de 162 millions d’euros.
Avec cet amendement gouvernemental, le budget dédié à la mission APD baissera donc de 10,4% par rapport à 2015. Si l’on ajoute à la mission APD le produit des taxes solidaires (qui sont censées être additionnelles), nous obtenons une hausse de l’aide au développement en 2016, mais qui ne sera plus que de 2,9%. La hausse du budget dédié à l’aide au développement aurait été de 8% en 2016 grâce à nos amendements sans ce dernier amendement gouvernemental.
A l’heure où l’on parle de coopération nécessaire pour reconstruire les Etats fragiles, premières victimes du terrorisme international, cette décision est incohérente voire irresponsable.
Pour ma part j’ai choisi la cohérence en confirmant mes votes précédents.
Je regrette que les grands discours sur l’aide au développement restent trop souvent de vains mots tandis que les guerres, la pauvreté, la corruption ne cessent eux de s’étendre.
Lire mon entretien dans la Charente libre le 17 novembre 2015